Santiago Riccardo
Santiago Riccardo Angèl Gonzalez, né le 10 Juillet 1430 dans le quartier de la Cartuja-103 à Séville, est un criminel ayant opéré principalement dans le Royaume de France, le Saint Empire et le Marquisat des Alpes Occidentales.
Outre ses nombreux pillages, le personnage est aussi connu pour son côté extraverti, provocateur et violent. Surnommé Titi', il est soupçonné d'avoir pris part à une trentaine d'attaques de mairie et de châteaux. Il a été condamné 39 fois et fut excommunié le 11 janvier 1460.
Jeunesse à Séville
Santiago est issu d'une famille très pauvre. Il est le fils de Riccardo Angèl Gonzalez, (1404-1442), sévillan mieux connu sous le pseudonyme de Moustiko, et de Fernanda Pelizzoni (1408-1442), sicilienne expatriée. La famille, également composée de trois autres frères, vit sur les bords du Guadalquivir, dans les quartiers pauvres de Séville. A l'époque, la ville est partagée entre la cité bourgeoise et les "Barrios Pobres" (Quartiers pauvres). Titi' et sa famille vivent alors dans le quartier baptisé "La Cartuja-103" (selon les habitants, "103" fait référence aux revenus mensuels moyens d'une famille vivant à la Cartuja, faisant ainsi de ce quartier le 3e plus pauvre de Séville).
N'ayant alors pas les moyens de nourir sa famille dignement, Riccardo, comme tous les autres chefs de famille des "Barrios Pobres", complète ses revenus grâce à quelques larcins pour lesquels il est aidé par ses fils. Dès son plus jeune âge donc, Santiago est confronté au vol, à l'illicite et au besoin d'argent. Ces vols, destinés à ramener à la famille quelques revenus supplémentaires, sont généralement des cambriolages dans les propriétés de riches bourgeois sévillans, de nobles et de hauts fonctionnaires. Avec les années, Riccardo devient le meneur d'une petite troupe qui s'organise pour commettre des vols plus importants aux alentours de Séville.
Santiago a alors 8 ans lorsque son père organise "le coup de l'année". Durant la journée du 22 août 1438, Riccardo Angèl Gonzalez, accompagné de trois acolytes, attaque un groupe de marchands ambulants qui traversent la campagne. Le butin s'élève à plusieurs centaines d'écus, mais Riccardo est reconnu et rapidement, un avis de recherche à son nom est lancé. Face aux menaces de peine de mort qui pèsent à son encontre, la famille Gonzalez décide de quitter Séville dès le soir du 22 août. Fuyant par l'est, ils remontent la côte méditerranéenne jusqu'à la frontière française. Durant cette cavale, le cadet de la famille, Fernando, décède. La famille poursuit sa route jusqu'à Nîmes, où ils décident de s'arrêter. Santiago découvre alors la France et son mode de vie aisé. C'est à cette époque qu'il apprend à lire, à écrire et à compter. Il apprend aussi le français, ainsi que quelques notions d'anglais et de flamand. Contre toute attente, le petit sévillan issu des quartiers pauvres laisse entrevoir des capacités intellectuelles insoupçonnées.
Arrivée en France
La famille ne restera pas longtemps à Nîmes. En effet, quelques mois plus tard, ils décident de partir en Provence, pays que l'on dit indépendant, ensoleillé où règne la lavande, les cigales et la bonne humeur. C'est sur une petite maison à Marseille que la famille jette son dévolu. Riccardo, le père, y obtiendra le poste de douanier, ce qui lui permet d'assurer des revenus décents aux siens. En outre, il pousse Santiago à poursuivre son apprentissage des langues et surtout du droit, désirant faire de son fils un homme de bien. Agé alors de 10 ans, Titi' passe le plus clair de son temps à étudier ou à se balader dans les ruelles marseillaises. Sa petite tête est rapidement connue des habitants qui se prennent d'affection pour lui. Les deux autres grands frères, Sergio et Alejandro, travaillent respectivement comme aide-charpentier et comme maçon.
Si Riccardo Angèl Gonzalez avait toujours désiré devenir un bandit de grand chemin et rêvait un jour d'attaquer une ville, il se laisse néanmoins entraîner par les mouvements politique provençaux. Il adhère à un petit parti provençal et n'hésite pas à tenir des discours anarchiques en gargote. Se basant sur son expérience de vie à Séville, il dénonce l'injustice régnant en Provence, le pouvoir juridique étant l'arme principale des autorités. Le 23 septembre 1442, alors que Santiago n'a que 12 ans, son père, Riccardo, est suspecté d'avoir pris part à l'agression du Lieutenant de Police de Marseille, Giovanni Francesco, avec qui il avait eu auparavant de violents heurts. Le Lieutenant de Police soupçonnait Riccardo d'appartenir à ce qu'il appelait "la mafia marseillaise" et avait, furant de nombreux mois, fait pression sur le père de famille pour qu'il avoue son appartenance à ce groupe. Un nouvel avis de recherche est lancé contre Riccard, qui décide de prendre la fuite pour retourner dans le Royaume de France. Il est arrêté in extremis à la frontière franco-provençale le 26 septembre. Le lendemain, un procès s'ouvre à son encontre. L'homme est condamné à la peine de mort par le Juge Necrobutcher.
L'affaire scandalise la Provence et fait parler d'elle au-delà des frontières.
Le 1er octobre 1442, Riccardo Angèl Gonzalez, 38 ans, est mis à mort par pendaison sur la grand place d'Avignon. Juste avant sa mise à mort, l'individu aura été placé au carcan et servira de défouloir à quelques provençaux en mal d'animation qui n'hésiteront pas à lancer châtaignes et pierres sur le condamné à mort. Parmi eux se trouvent le Lieutenant de Marseille, Giovanni Francesco, ainsi que le bras droit de Sa Majesté Lordfear, alors Marquis des Alpes Occidentales, Edorazio.
Santiago racontera plus tard : "L'image de ces gens, de ces dictateurs de bonne conscience, de ces pseudos bien-pensants, se défoulant sans retenue contre mon père, sans défense. J'avais 12 ans. J'étais un enfant. On m'a forcé à assister à ce spectacle. J'étais au premier rang, entouré de ces fous, et je pleurais. Je n'oublierai jamais. Tout comme je n'oublierai jamais le sourire de mon père avant sa pendaison. Il ne souriait pas à la mort, mais il souriait à son fils. Ce jour-là, j'ai compris qui j'étais, et ce dont j'étais capable".
La mère des trois enfant, Fernanda, est retrouvée sans vie à l'issue de la mise-à-mort de son mari. Elle aura été assassinée de plusieurs coups de couteau durant le macabre spectacle. Le meurtier n'a jamais été retrouvé.
C'est un énorme coup dur pour les trois enfants qui, du jour au lendemain, se retrouvent orphelins. Le soir-même, Santiago quitte Marseille en larmes : "Je suis rentré à la maison, j'ai pris quelques affaires, quelques écus et je suis parti à l'opposé de la mer. J'ai quitté la ville et j'ai couru à travers la campagne. Je ne savais pas où j'allais. Mais j'ai couru, toute la nuit, jusqu'à l'épuisement. Le gamin, qui n'a alors que douze ans, poursuit alors sa route vers une destination inconnue. Il suscite l'émotion dans les villages où il passe et, nombreux seront les habitants qui lui offriront de quoi se nourir et un endroit pour se reposer. Santiago n'en a alors pas conscience mais il vient de traverser le Lyonnais-Dauphiné, la Savoie, la Bourgogne, la Franche-Comté et une grande partie de la Lorraine. Il arrive dans un village dénommé Vaudemont. On lui indique que le prochain village s'appelle Toul. Ce nom lui rappelant Toulon, ville provençale, il décide de s'arrêter à Vaudemont.
A 14 ans, Santiago passe le plus clair de son temps à travailler dans la mine. Il gagne un petit salaire qui lui permet de se nourir et de s'assurer un toit en louant une petite étable ammenagée dans laquelle il vît.
Loin de la Provence, il n'oublie cependant pas ce qu'il s'y est produit. Il garde contact avec ses frères restés là-bas par échange épistolaire.
Pour lui, l'heure n'est plus à la lecture, à l'apprentissage des langues et des textes de lois. Le garçonnet se transforme tout doucement en un homme et il s'applique durant son temps libre à améliorer sa force physique et ses techniques de combat de rue qu'il avait jadis appris dans les quartiers de Séville.
Avec son arrivée en France, Santiago entendra vaguement parler d'un nouveau monde, celui du brigandage. Ce monde lui est flou et le laisse rêveur lorsqu'il entend parler des coups d'éclat des "Loups du Gévaudan", du "Lion de Juda" ou encore, de "l'Hydre".
La vengeance
Cinq après son arrivée à Vaudemont, Santiago décide de reprendre la route de la Provence. Après trois mois de voyage, il arrive enfin à Marseille. Là, rien n'a changé : les mêmes personnes sont toujours au pouvoir, le Lieutenant Giovanni coule des jours paisibles, ainsi qu'Edorazio, l'ancien juge Necrobutcher et le Procureur de l'époque, Altina. Telles sont les quatre personnes qu'il se jure de rendre folles. A son retour au sein de la cité phocéenne, son premier réflexe est d'aller en taverne. C'est là qu'il croise immédiatement le Lieutenant qui ne le reconnaît pas de suite. La rage et la soif de vengeance habite son coeur : Santiago sort un couteau et le plaque sous la gorge de Giovanni. Les personnes autour tentent de ramener le jeune homme à la raison, mais ce dernier n'a qu'une obsession : mettre fin au jour de l'italien. Mais au moment de commettre l'irréparable, Titi' s'aperçoit que le Lieutenant s'est uriné dessus. Jugeant dès lors la honte plus forte que la mort, il lui laisse la vie sauve. Dans les semaines qui suivent, s'engagent alors un conflit juridique entre les deux hommes : une guerre de procès, d'influence, de menaces, d'intimidation et de contacts qui finit par gangrainer toute la Provence. Aux quatre coins du Comté, chacun a choisi son camp et assiste de près ou de loin à cette guerre marseillaise.
Le Lieutenant Giovanni accuse désormais Santiago d'appartenir, tout comme son père, à la "mafia marseillaise". Des procès et des condamnations tombent de chaque côté et c'est dans la salle des plaintes du château d'Aix que les principaux combats se font. C'est dans cette même salle que Titi' fait la rencontre de deux brigands notoires du nom d'Alex0159 et de Kika15. Ces deux derniers épaulent le jeune homme dans ses démarches judiciaires et rapidement, ils se lient d'amitié. Ils formeront alors le trio infernal de la salle des plaintes du Château d'Aix, menant en bourrique les procureurs se succédant qui pour la plupart, finissent par abandonner leur charge. Santiago finit même par établir domicile dans cette salle dans laquelle il passera de nombreuses nuits à dormir.
Parallèlement, Santiago se prend d'admiration pour les grands noms du Comté en voyant des gens connus, entendant les provençaux parler d'eux comme de héros. Il leur voue un grand respect et rêve aussi, un jour, d'être connu. Il souhaite se forger une réputation, bonne ou mauvaise, pourvu qu'on parle de lui. C'est ainsi qu'il reprend l'ancien poste de son père : il devient douanier de Marseille. Il intègre le Comité d'Animation provençal, ainsi que le premier parti politique de Provence, "l'Alliance Provençale".
Dans la soirée du 12 mars 1456, le trio formé de Kika, Alex et Santiago, agresse violemment Giovanni Francesco lorsque ce dernier tentait de rentrer chez lui. L'ex Lieutenant, alors suspendu de ses fonctions, est retrouvé inconscient. Il sera soigné à l'hopital d'Aix-en-Provence avant de finir ses jours au couvent de Brignoles et d'y décéder dans l'indifférence générale.
C'est alors au tour d'Altina et d'Edorazio d'être pris pour cible. La première, alors Procureur, est victime de harcèlement de la part du "trio infernal". Elle démissionera de sa charge avant de partir au couvent. Son mari, Edorazio, est lui aussi victime de harcèlement ininterrompu. Ni les plaintes, ni les procès n'y changeront quoi que ce soit. Il finira par quitter la Provence et, listé comme brigand par la plupart des armées du royaume, il décédera quelques années plus tard sans qu'on ne sache exactement quand, ni comment. Le juge Necrobutcher quitte la Provence pour rejoindre Albi où il tente de se reconstruire une ville. L'homme enverra un courrier d'excuses à Santiago, dans lequel il affirmera n'être en rien responsable de la mort de son père, la décision finale venant des autorités marquisales.
C'est naturellement à cette époque que Santiago fait connaissance avec les tribunaux, essuyant ses premières condamnations pour de divers troubles à l'ordre public.
Il fait aussi la connaissance d'un petit brigand de Marseille, surnommé Tybalt le Forban. Avec ce dernier, il commet ses premiers rackets entre Marseille et Aix pour quelques misérables écus. Les deux hommes seront aussi les auteurs de l'incendie de l'église de Marseille. Enfin, il rencontre Dekos et Rhadamentes qui deviendront deux de ses proches amis.
Une carrière de politicien s'annonce
A 26 ans, il est un membre actif du parti Alliance Provençale. Fin 1456, il devient officiellement avocat au Barreau de Provence. Sa parfaite maîtrise des lois provençales font de lui un expert juridique et le futur Bâtonnier. Il cumule diverses fonctions, entre au Parlement en janvier 1457 tout en occupant le poste de tribun de Marseille. Il coule des jours paisibles au côté de sa fiancée, Chacha6030 de Cianfarano, fille du regretté Rethy. Une carrière dans la politique s'offre alors à lui. Le 4 mars 1457, il est élu au Conseil Comtal où il occupe successivement les charges de Juge et de Porte-Parole. Malgré son comportement inadéquat, ses emportements, ses excès de colère, sa tendance aux insultes et aux bagarres, il s'avère être quelqu'un d'intelligent, de travailleur et de rigoureux.
Le 1er avril 1457, il est baptisé dans la Cathédrale d'Aix par l'évêque Uterpendragon. Santiago admettra plus tard avoir fait son baptême seulement pour pouvoir accéder légitimement au Conseil Comtal et pour prouver son appartenance à la communauté aristotélicienne. Son ascencion au pouvoir se poursuit : il devient Sergent de l'Ost, Sergent de Police, et s'engage aussi à la chancellerie où il devient ambassadeur auprès de la Bourgogne et du Berry. Il participe, aux côtés de l'Ost provençale, à la guerre entre Gênes et Milan. Ses charges en Provence durant le conflit ne lui permettent pas de connaître le front, étant donné qu'il est considéré comme personnage important à protéger. De retour en Provence après la défaite des alliés gênois, Santiago est réélu au Conseil Comtal où il occupe cette fois la charge de Connétable. Le 4 juillet 1457, il défend son comté aux côtés des troupes provençales contre une armée menée par Aurélien de Dhoye qui est laissé sans vie par Titi'. Pour la première fois, Santiago a tué un homme.
Son comportement violent lui vaut de nouveaux procès. Insultant de préférence la noblesse et le clergé, le 12 août 1457, Santiago est condamné à une peine de prison pour la première fois. Malgré cela, ses compétences en matière juridique lui valent le poste de Procureur de la Cour Suprême. Il estime néanmoins en faire "beaucoup" pour la Provence et ses institutions et s'ofusque de voir le peu de reconnaissance qu'il a en retour de ses engagements. Il poursuit cependant son mandat de Connétable, passant de nombreuses heures par jour à travailler pour la sécurité du Comté. Il envisage un mariage avec sa promise, Chacha.
Baptisé, conseiller comtal, fiancé à une Cianfarano, vivant entouré de ses amis à Marseille et coulant une vie paisible...
Si à cet instant, le tableau est beau et l'avenir de bisounours est tout tracé, Santiago reste pour autant un fervent admirateur du monde du grand banditisme.
Le tournant
Santiago est fier de lui. Son mandat de Connétable s'achève fin août. Il est devenu ce que son père voulait qu'il devienne : quelqu'un de bien, qui oeuvre pour le bien. Mais un jour, il reçoit la visite dans son bureau de la Marquise Hersende, en personne. Si cette visite le flatte encore un peu plus, il va rapidement déchanter lorsque cette dernière vient s'enquérir de sa santé. Il raconte :
"Elle est venue, un beau matin, comme ça, sans prévenir, accompagnée de sa garde marquisale. Elle m'a dit que je faisais du bon travail en tant que Connétable, que j'étais un bon élément. Elle savait que je me donnais du mal pour mener à bien ma charge. Mais ensuite, elle m'a fait comprendre très clairement que je pouvais arrêter, car tout ce que je faisais ne servait à rien : elle possédait avec elle des personnes "de confiance" qui travaillaient pour elle et qui surveillaient les allées et venues en Provence et ailleurs. Sur le coup, je me suis senti inutile".
Frustré d'avoir passé tant d'heures à travailler inutilement pour le Comté, vexé que des gens nommés aient plus d'importance et de crédit au sein de ce comté que les élus, Santiago se sent perdu.
Quelques jours plus tard, c'est un nouveau coup dur qui s'abat sur lui, lorsqu'il apprend la mort de son grand frère, Sergio, qui vivait de quelques rapines, tué par une armée lyonnaise.
Son ami Dekos lui annonce qu'il quitte la Provence pour partir vivre avec Rhadamentes à Genève.
Le petit cocon dans lequel vivait Titi' jusqu'alors s'effrite petit à petit et tombe en ruine.
C'est alors qu'un individu dont il n'a plus eu de nouvelles depuis longtemps ressurgit. Il s'agit de Kika. Ce dernier explique à Santiago que cette vie de politicien marié ne mène à rien. La vie se passe différemment, le combat se trouve ailleurs et les grands hommes sont sur les routes.
Kika propose à Santiago d'attaquer la ville de Marseille. Il lui explique que ce serait d'autant plus facile que Santiago est chef-maréchal de cette ville et est donc en charge des défenses.
Titi' refuse catégoriquement. De plus, la maire de l'époque n'est autre que Chacha, sa fiancée.
Mais durant les deux jours qui suivent, il cogite. Il réfléchit à ce que pourrait lui apporter cette vie de brigand. Cette vie dont rêvait son père, dont rêvait aussi Santiago, dont rêvaient ses frères et dont rêvaient la majorité des habitants des quartiers pauvres de Séville. Cette vie lui était offerte sur un plateau, là, tout de suite. Il n'avait qu'à dire "oui". Et si au fond, la réussite de sa vie n'était pas de faire ce que son père voulait qu'il fasse, mais de devenir ce que son père n'avait su devenir ? Titi' retourne voir Kika pour accepter sa proposition.
La double attaque de Marseille
Les choses vont dès lors se passer rapidement. Kika organise l'attaque et y invite cinq de ses connaissances. Elle aura lieu le 22 août 57. Le rôle de Santiago est de prendre sa garde de chef-maréchal cette nuit-là afin d'écarter les maréchaux de la mairie pour y laisser un libre accès à ses complices. Mais lorsque Kika demande cela au Connétable, il ne s'imagine pas que ce dernier comprend par-là qu'il doit supprimer les trois maréchaux qui l'accompagneront. Pour Santiago, les choses sont pourtant très claires : il doit tuer les défenseurs qui seront de garde avec lui cette nuit-là.
Dans la nuit du 21 au 22 août 1457, Santiago propose aux trois autres maréchaux d'aller rapidement prendre un petit verre à la taverne municipale. En bons marseillais, ils acceptent. C'est dans cette taverne qu'il tuera froidement deux maréchaux à coups d'épée. Le troisième prenant la fuite, il sera abattu par l'un des 6 brigands. Il s'agit du 2e et 3e meurtre de Santiago.
Immédiatement, la petite troupe se dirige vers la mairie, force la porte et rassemble le butin qui s'élève à 7000 écus environ. Mais alors qu'ils s'apprêtent à prendre la fuite, les brigands s'aperçoivent que Titi' n'est autre que le Connétable de Provence qui les a mis en procès quelques jours plus tôt pour emménagement illégal. Kika tente de calmer la situation, arguant que Santiago est désormais un frère d'armes, mais rien n'y fait : Titi' et Kika se font passer à tabac par les cinq autres brigands qui prennent la fuite avec la totalité du butin.
Le lendemain matin, Santiago est retrouvé en piteux état alors que les trois autres maréchaux sont retrouvés morts. On croit alors à une attaque sauvage de la mairie de Marseille et le chef-maréchal est alors considéré comme un véritable héros ayant tenté de s'interposer face aux brigands au péril de sa vie. La réalité est toute autre, malheureusement.
Une fois encore, Santiago cogite : il vient d'avoir un premier aperçu de ce qu'était la vie de criminel, et il se demande si cette vie est faite pour lui. D'un autre côté, sa fierté en a pris un coup puisqu'il vient, avec son ami Kika, de se faire mettre en beauté par les autres brigands.
Il décide alors de ne pas en rester là.
Le 24 août, au soir, alors que Chacha a repris possession de la mairie et qu'elle s'apprête à fermer la porte de la mairie, Santiago n'hésite pas à agresser sa fiancée violemment. Il entre alors à nouveau dans la mairie pour y dérober les quelques 350 écus qui s'y trouvaient. Il prend ensuite la fuite.
Le lendemain, il est mis en procès pour agression et prise de mairie. De plus, Titi' se rend compte qu'il vient de tout perdre : sa femme, sa famille, toutes ses charges et responsabilités, et une grande partie de ses amis dont sa marraine Ledzeppelin.
Santiago ne sait plus où il en est, ni ce qu'il doit faire. Kika l'invite à quitter la Provence et à le suivre sur les routes. Dekos lui écrit pour lui conseiller de venir vivre à Genève. Il s'étonne aussi de recevoir des courriers des quatre coins des royaumes pour le féliciter de son attaque.
Après avoir rassemblé ses affaires, il emmène son petit pactole avec lui et rejoint Kika sur les chemins. Une nouvelle vie commence.
L'apprentissage
Dès cet instant, Santiago est bien conscient qu'il ne retrouvera plus sa vie d'antan, cette épisode marseillais le suivrait à jamais. Il se fixe alors comme seul but de devenir réputé et riche. Désormais, son seul objectif sera de défier l'autorité sous toute ses formes.
C'est en compagnie de Kika qu'il apprend. Au fil du temps, Kika deviendra pour lui un nouveau père et un exemple à suivre en matière de brigandage. Les deux hommes rejoignent Dekos et Rhadamentes à Genève. De là, Kika planifie l'attaque de Lausanne avec quelques nouvelles connaissances. Le 10 octobre, Santiago participe à sa troisième attaque de mairie, mais le butin reste faible. Après cette épisode, Kika emmène Santiago racketter à la frontière entre Genève et Annecy. Si, une fois encore, les butins sont minables, les deux hommes attaquent lors d'une sombre nuit le dénommé Iram, chef du groupe des chevaliers de l'ombre. Si Iram s'en tire à bon-compte, il propose néanmoins à Santiago de rejoindre son groupe de brigands, ce qu'il accepte sur conseils de Kika. Il quitte donc son mentor pour rejoindre la bande d'Iram. La plupart du temps, ils s'organisent pour mener quelques rackets sur les noeuds. Mais Titi' se rend bien compte que le racket n'est pas ce qui fera de lui un brigand connu. Il propose donc à son chef une attaque de mairie. Sous la pression des autres membres, Iram accepte et jette son dévolu sur la ville de Bourg, en Savoie. Il s'avère cependant que l'organisation est un fiasco total. Pour Santiago, l'attaque sera un échec car ils ne sont pas assez nombreux, ni assez discrets. Iram persévère quand même et lance l'attaque de Bourg. Santiago suit, mais comme prévu, l'attaque est un échec.
Santiago pense de plus en plus à créer sa propre bande en comagnie de Dekos et Rhadamentes.
Durant ses voyages, il décide d'écrire de fausses déclarations de guerre au nom de la Provence, contre le Bourbonnais-Auvergne, le Lyonnais-Dauphiné, mais surtout contre la Bourgogne.
Il est mis en procès pour haute trahison, faux et usage de faux. La Marquise Hersende rédige immédiatement des démentis. Le B-A et le L-D prennent acte de ces démentis, alors que contre toute attente, la Bourgogne menée par Ingeburge prend acte, non pas du démenti, mais de la déclaration de guerre.
Suite à cela, un échange épistolaire entre Santiago et Ingeburge a lieu. Le sujet est simple et clair : attaquer la Provence.
Mieux encore, la Bourgogne considère la Provence comme responsable des attaques de Mâcon et Joinville qui ont été commises par l'Eldorado quelques mois auparavant. Kika est aussi utilisé comme argment pour prouver les attaques de la Provence contre la Bourgogne.
Quelques mois plus tard, de la Bourgogne partiront quatre armées françaises à destination de la Provence pour y mener une guerre visant à détruire le Marquisat des Alpes Occidentales.
Santiago raconte : "je ne pense pas être à l'origine de la guerre, loin de là. Mais je pense avoir été une justification de cette guerre. La Provence et le Marquisat ont toujours voulu faire croire à la Provence que cette guerre découlait d'une entente entre le Roi Levan et l'Empereur du SRING pour ramener la Provence dans le droit chemin. Les autorités provençales ont été jusqu'à publier de faux échanges épistolaires entre Levan et l'Empereur, ainsi que de faux documents émanant de l'Empire. Ca s'appelle de la manipulation de masse, le but étant que les provençaux voient en la France et en l'Empire un ennemi pervers et vicieux, afin de rassembler un peu plus les provençaux sous la tutelle du Marquisat et de la Marquise, s'affichant comme libérateur du peuple. La réalité est toute autre. La Provence et le Marquisat ont eu à payer leurs affronts envers la Bourgogne notamment, ils ont payé leur envie de vouloir être plus grand que le plus grand des royaumes, ils ont payé leur désir de vouloir être une plaque tournante pendant la croisade contre Genève. La Provence a voulu se mêler de ce qui ne la concernait pas, et elle a été punie. La France a voulu montrer qui était le patron. Et la Provence l'a compris après cette guerre, puisque son impact et son intervention dans les guerres qui suivirent auront été nettement moindres.(...) Pour moi, le Marquisat n'existe pas : il est immatériel, il n'a aucune structure, il n'existe que dans l'imagination d'une partie des provençaux. C'est la raison pour laquelle les français n'ont pas réussi à détruire ce Marquisat, même en ayant le contrôle d'Aix et d'Avignon."
Un jour, Kika resurgit encore de nulle part : il propose à Santiago de le rejoindre en Champagne pour l'attaque du château de Reims.
Le sévillan demande dès lors la permission à Iram de quitter le groupe quelques semaines pour rejoindre Kika. Iram refuse. S'en suit alors une violente dispute entre les deux hommes à la fin de laquelle Santiago est éjecté des chevaliers de l'ombre. Seul, il propose à Dekos de rejoindre Kika à Reims.
Les deux hommes se dirigent donc vers la Champagne, mais à leur arrivée, le tableau est plus compliqué que prévu : les frontières sont fermées et l'entrée dans la capitale est interdite à tout étranger.
Malgré les dispositions locales, Kika maintient l'attaque qui est prévue pour le 12 décembre.
Santiago ne le sait pas encore, mais il s'apprête à faire son entrée dans la cour des grands.
Attaque de Reims : arrivée dans la cour des grands
Dans la nuit du 11 au 12 décembre, 22 assaillants attaquent le château de Reims. Les combats de nuit se font rudes, mais le groupe de brigands prend le meilleur sur la milice. Le château est pris d'assaut et investi par les pilleurs. Santiago, bénéficiant de toute la confiance de Kika, prend activement part au pillage. Le butin est conséquent puisqu'il affiche 61 000 écus. Le 13 décembre, les brigands tentent de prendre la fuite, mais l'armée champenoise les arrête à la sortie de la ville. Un nouveau combat s'engage entre l'ost et les brigands et une fois encore, ce sont ces derniers qui prennent le dessus. Titi' tue froidement le chef de l'armée, son quatrième meurtre. Malgré leur victoire, les brigands rebroussent chemin et retournent s'abriter dans le château.
Tandis que les 20 autres compagnons prévoient de fuir à nouveau durant la nuit du 14 décembre, le duo Dekos-Santi', lui, décide de jouer la carte de la mairie : si cette nuit, la Champagne n'aura qu'une idée en tête, reprendre le château par la force, ils ne défendront donc pas la mairie. Le duo garde l'idée pour lui, afin de tirer une plus grande part du butin. La nuit venue, ils attaquent la mairie, dépourvue de défenseurs, et la retournent de fond en comble pour un butin de 1200 écus. La Champagne est à terre et paraît ridicule aux yeux des royaumes.
Son nom est enfin mis au grand jour. Il reçoit les félicitations du Comté d'Artois, ainsi que d'autres brigands. Plusieurs receleurs et Commissaires au Commerce lui écrivent pour lui racheter ses marchandises. Santiago est fier : il a réussi là où son père à échouer. Il commence à entrevoir ce monde qui jusqu'alors, lui était obscur : le brigandage. Ses procès ressemblement plus à des spectacles grandeur nature qu'autre chose. Il revendique fièrement son appartenance au banditisme.
Si ses principaux buts sont l'argent et la réputation, Titi' ne manque pas une occasion de faire parler de lui. A l'égocentrisme démesuré, il n'hésite pas à demander des interviews à des journalistes de l'AAP, à prononcer des discours pro-brigands dans les gargotes qu'il traverse. Il vante les mérites du brigandage, tout en appelant au reniement du pouvoir, de la justice et de l'Eglise de Rome.
Fondation de l'Eldorado
Suite à son exclusion du groupe d'Iram, Santiago décide en compagnie de Dekos et de Rhadamentes, de fonder leur propre groupe, baptisé "L'Eldorado". Ensemble, ils recrutent activement dans les tavernes, les halles, les gargotes et dans la grotte dite des Joyeux Brigands. Leur aventure en Champagne joue en leur faveur. Mis sur l'avant de la scène, ils gagnent en crédibilité et en réputation, tout en apparaissant comme la possible relève du grand banditisme. Santiago se montre tout de même extrêmement prudent et méfiant : on n'entre pas à l'Eldorado comme dans un hotêl. Le QG du groupe n'est autre qu'une grotte située sur l'un des sommets du massif central. Personne n'entre sans invitation d'un des membres. Un véritable tri s'effectue à l'entrée, afin de ne pas laisser l'accès au groupe à des "taupes", des "balances" ou des "donneuses", pour utiliser les termes adéquats. Une fois encore, la violence est l'arme principale. Les indésirables se font tabasser, les traitres se font amputer de l'index droit. Les règles sont tacites et font partie de "la loi du milieu".
Rapidement, le groupe comprend assez de membres que pour organiser une attaque. Dekos et Santiago veulent mener l'Eldorado au sommet du brigandage. L'attaque de la ville de le Puy est organisée pour le 31 décembre 1457, en association avec un groupe de brigands menés par Chaos. Si les membres de l'Eldorado se montrent irréprochables, ce n'est pas le cas de l'autre groupe qui se pavane et se revendique brigands publiquement. Le 31 décembre, l'Eldorado laissera Chaos et sa bande attaquer seul la mairie. L'attaque sera un échec.
Kika surgit à nouveau, proposant à l'Eldorado d'attaquer le château de Chambéry, en Savoie. Dekos et Santiago acceptent. Le groupe fonce à vive allure en direction de la Savoie, prenant soin de s'éparpiller avant son entrée dans le Duché. Mais alors que tout semble sourire à Titi' dans sa nouvelle vie, le 14 janvier lui rappelle que le brigandage n'est pas sans risque. Entre Belley et Chambéry, il est attaqué et laissé pour mort par l'armée savoyarde. Il sera ramené à Genève où sont état est jugé critique. Après plusieurs semaines de soins dans la Cité Phare, il est remis sur pied. Avec Dekos, ils organisent l'attaque de Mâcon, le 14 février, pour un butin de 11 700 écus. Un mois plus tard, l'Eldorado frappe à nouveau en Bourgogne, dans la ville de Joinville cette fois, pour un butin de plus de 20 000 écus, ce qui constitue jusqu'à aujourd'hui la plus grosse attaque de mairie de l'Histoire. A Joinville, l'Eldorado prouve à tous sa compétence en matière de pillage : selon les autorités, l'attaque s'est produite aux alentours de 4h30 du matin, et la mairie fut reprise par l'armée locale à 8h. Un peu plus de trois heures auront suffit au groupe pour emporter la totalité des caisses de la mairie. Le spectacle s'achèvera au tribunal où Santiago sera relaxé pour les faits reprochés. Le juge fut soupçonné d'avoir été corrompu mais aucune preuve ne fut jamais amenée.
Fort de ces nouveaux coups d'éclat, la réputation du groupe s'étend de plus en plus. Tout l'est de la France connaît désormais l'Eldorado.
Et il n'y a pas que la réputation de Santiago qui s'étendait, puisque sa violence elle aussi ne fait que s'accroître.
L'Eldorado, outre ces attaques de mairie, se fait aussi connaître par sa violence inégalée dans les villes dans lesquelles ses membres passent. Ces derniers se livrent à ce qu'ils appellent "des descentes en taverne". Le but est simple : entrer dans une taverne à trois ou quatre, et passer à tabac une ou plusieurs personnes. Si au début, ces attaques se font au hasard, les descentes en taverne finissent par n'avoir lieu que contre des personnes bien précises : des membres du clergé (curé, évêque, archevêque, diacre, garde épiscopale,...), des nobles, des politiciens et des membres des forces de l'ordre.
Les procès et les condamnations pleuvent sur Santiago, mais ce dernier parvient toujours à s'en tirer à bon compte. Il passe néanmoins beaucoup de temps en prison, où il rencontre et recrute d'autres brigands.
L'Eldorado affiche une quarantaine de membres dits "fiables". Le recrutement est tel qu'un second groupe, l'Eldorado II est formé. Dekos et Santi' en veulent toujours plus et décident de s'attaquer à un gros projet : l'attaque de Clermont-Ferrand.
Clermont-Ferrand : le sommet
Dekos dépose le projet sur la table : l'attaque du château de Clermont. Ledit château n'a jusqu'alors jamais été pris et n'est jamais tombé aux mains de brigands. Le Bourbonnais-Auvergne est connu pour sa sécurité irréprochable et enviée par tous les duchés. Santiago reste sceptique. Même si son égo' est immense, il se demande pour la première fois s'ils ont la carrure suffisante pour s'attaquer à ce monstre auvergnat. Dekos parvient à le convaincre. Tout l'Eldorado se mobilise, ainsi qu'une partie du Lion de Juda. Si ni Santiago, ni Dekos ne sont des réformés, les deux hommes attachent énormément d'importance aux liens qu'ils peuvent tisser avec les autres groupes de brigands afin de pouvoir former des alliances temporaires. Certains ont pour consigne de déménager dans la capitale Clermont, plus d'un mois et demi avant l'attaque. Ils connaissent parfaitement le fonctionnement des défenses du B-A : plus de 15 étrangers dans la capitale, et les défenses augmentent. D'autres ont pour consigne d'emménager dans le B-A, mais pas à Clermont, afin de ne pas amener des soupçons sur la capitale. Ceux-ci auront donc pour but de rejoindre Clermont sans alerter les autorités puisqu'ils seront fichés comme auvergnats. Pour tous les autres, la discrétion est obligatoire. Au final, ce sont 37 brigands qui sont sur le coup, et une soixantaine de personnes qui reste au courant de ce projet. Malgré cela, Santiago baisse à nouveau les bras, préssentant un échec sur cette attaque. Il propose à Dekos de rassembler ces 37 personnes pour attaquer la Savoie. Mais une fois encore, Dekos reste persuadé qu'ils peuvent réussir le coup de leur vie en Bourbonnais. Et une fois encore, Santiago se laisse convaincre. Le 30 avril 1458, 37 brigands sont dans l'enceinte de Clermont, prêts à recevoir l'ordre d'attaquer. Dekos et Santiago attendent avec impatience le rapport de Clermont pour pouvoir lancer l'attaque. A 18h06, il tombe : les douanes affichent 17 étrangers en ville. Aucune alerte n'est donnée. Il y a, ce soir-là, douze défenseurs. La consigne est relayée parmi les bandits : l'attaque aura lieu ce soir.
La nuit du 30 avril au 1er mai 1458, l'assaut est donné : les 37 brigands attaquent le château, plus déterminé que jamais, avant d'investir celui-ci. Le 1er mai 58, c'est la consécration. A la surprise générale, Clermont-Ferrand, capitale du puissant B-A, est tombée pour la première fois de son Histoire entre les mains de brigands. Le butin avoisine les 130 000 écus. Le Lion de Juda s'occupe quant à lui de mettre en procès tous les ecclésiastiques d'Auvergne.
Une fois encore, après s'être réfugié dans le Berry, Santiago n'hésite pas à relayer les prouesses de son groupe aux quatre coins des royaumes. L'AAP écrit plusieurs articles sur cet évènement qui fait le tour des royaumes.
En une dizaine de mois, il est passé du petit politicien, fiancé et défendant avec courage son comté, à ce brigand défiant l'autorité et attaquant les plus grands de France. Cependant, la pression, le stress de l'organisation, les fuites, les procès, les risques de poutrage perpétuels, la grande disponibilité qu'impose la gestion d'un groupe conséquent de brigand, ainsi que la distribution de 37 butins, font que Santi' et Dekos commencent à fatiguer. L'espagnol pense déjà à prendre sa retraite : il a bien gagné sa vie, il s'est forgé une réputation et il espère pouvoir reprendre une vie normale en Provence, pour y faire de la politique. Dekos et Santiago s'entendent pour donner les commandes du groupe à deux membres de confiance : Angel et Lagrehtca.
Chute de l'Eldorado
Angel et Lagrehtca bénéficient de la confiance des deux anciens commandants qui malgré tout, gardent un oeil dans l'Eldorado afin d'épauler les deux nouveaux chefs. Mais contre toute attente, ces deux derniers décident de démettre Santi' et Dekos de leurs fonctions et de leur retirer leurs accès au groupe. Ils veulent, de plus, rebaptiser l'Eldorado en la "Cosa Nostra". S'en suit alors des heurts au sein du groupe, entre ceux qui soutiennent Angel et Lagrehtca, et ceux qui soutiennent Dekos et Santi'. Finalement, l'Eldorado se scindera en deux, Angel formant son propre groupe qui sera un fiasco total. Il décèdera en 1459.
Dès lors, Santiago n'est plus le brigand qu'il était. Il retourne en Provence pour y retrouver une vie normale. Le 6 juin, Jaja Fripouille l'informe qu'elle a été élue maire d'Argonne en Champagne, et qu'elle déclare la ville indépendante et possession de l'Eldorado. Malgré les critiques et les insultes, il intègre à nouveau un parti politique et est réélu au Conseil Comtal le 25 Août 1458, où il occupera la fonction de bailli, sous le mandat de Feu Ladoce.
Santiago se montre marqué par l'année qui vient de s'écouler. Irritable et toujours aussi agressif, son corps conservent les traces de ses affronts avec l'armée savoyarde ainsi que de ses nombreuses bagarres en taverne. Il lui manque quelques dents, son visage est marqué de vilaines cicatrices. Il a perdu toute sensibilité dans son bras droit. Ses positions se font quant à elles plus radicales et extrêmes que jamais : il renie clairement l'Eglise, incite à l'hérésie. Il combat le système marquisal déplorable qui conduit petit à petit la Provence à sa perte. Il fait partie des nombreux détracteurs de la Marquise Hersende pour qui il n'éprouve plus aucune admiration ni aucun respect. Son omnipotence et sa tendance chaotique à vouloir s'occuper de tout, sa propension à nommer les membres de sa famille et ses amis à des postes importants, ainsi que le blocage perpétuel des institutions comtales par la Marquise font que Santiago fait partie des nombreux "anti-marquisaux".
Titi' se montre toujours plus violent et arbore des comportements insensés. Il s'affirme contre l'Eglise, le Marquisat, l'autorité, la noblesse, la police, l'armée et la justice. Ces positions tellement extrêmes lui valent des procès qui aboutissent à des examens médicaux : on soupçonne Santiago d'être devenu fou.
Croisade contre Genève et guerre en Provence
Après son troisième mandat de conseiller comtal, Santiago est appelé par le Lion de Juda pour un vaste projet. Dès lors, il quitte la Provence pour aller s'installer à Genève et prendre part au fameux projet qui vise à attaquer Annecy.
A Genève, une armée se met en place. Des brigands issus de tous les royaumes affluent vers la Cité Phare afin d'intégrer cette armée. Après trois jours de combat, le 19 décembre 1458, l'armée entre dans Annecy et prend la ville. Annecy est déclarée ville réformée. Il n'en faut pas plus pour aleter Rome et déclencher une croisade contre Genève. Des Armées Saintes affluent vers Annecy et Genève. Santiago se bat aux côtés des réformés et des brigands, contre ses ennemis de toujours : les romains et leur religion. Les combats font rage, et les morts se comptent par centaine. Santiago n'a plus qu'une seule obsession : tuer un maximum d'ennemis. Il est surnommé "le Fou" par ses frères d'armes qui eux aussi, le pensent atteint de folie. Il reste sur le front pendant plus de quinze jours, évitant par miracle les coups des ennemis. Il affirme avoir tuer plus d'une quinzaine de soldats des armées saintes. Le 31 décembre 58, il est gravement blessé et renvoyé à Genève pour être soigné. On lui impose un repos forcé de 15 jours. Mais Titi' ne veut rien entendre : il veut retourner sur le front coûte que coûte. C'est, selon lui, le moment où jamais d'attaquer ces "imposeurs de Foi". Le 4 janvier 1459, il retourne sur le front malgré les blessures. Il fait plus que jamais honneur à son surnom puisque durant une semaine, Titi' se battra sans armes et à mains nues contre les armées saintes. Il est à nouveau légèrement blessé le 7 janvier. Le 10 janvier, il est blessé plus sérieusement. Renvoyé pour la seconde fois à Genève pour être soigné, c'est de son lit d'hopital qu'il apprendra la victoire des armées saintes. Le monde s'écroule autour de lui, et plus rien n'a d'importance. Il se fixe comme objectif lorsqu'il sera rétabli de mener une guerre perpétuelle contre les représentants de la religion aristotélicienne.
Qualifié d'incontrôlable et d'imprévisible, les médecins laissent sortir Santiago de l'hopital. Ils le jugent comme un "danger pour la société" et comme "inconscient de ses actes".
Plus fou que jamais et marqué par cette terrible guerre, le sévillan quitte Genève par la Savoie. A Bourg, il assassine en taverne, devant plusieurs témoins, une jeune femme de 22 ans de plusieurs coups de hache. Selon ses propres dires, elle lui aurait manqué de respect en la regardant dans les yeux. Il menace les gens présents de représailles s'ils témoignaient contre lui. Dans la soirée, il agresse un couple de lorrains avec la même hache.