Knightingale

De Wiki de l'histoire HRP des RR.
(Différences entre les versions)
(État civil)
Ligne 23 : Ligne 23 :
  
  
Carles de Castèlmaura, fils d'Henri II de Castèlmaura, senhèr de Castèlmaura, lui-même fils d'Henri Ier de Castèlmaura, premier senhèr de Castèlmaura et cadet de la lignée des Comtes d'Armagnac, et de Joana de Cassagnes-Begonhès, dòna de Saunhac, fille d'Arnaud de Cassagnes-Begonhès, cadet de la lignée des Vicomtes de Lautrec.
+
<em>A compléter</em>
  
[[Image:arbre.png|thumb|Arbre généalogique de la Maison de Castèlmaura]]
 
  
Né à Albi, en Comté de Toulouse, le neuvième jour des calendes de mars de l'an de grâce MCDXXI (21 février 1421), il hérita de la seigneurie de Castèlmaura à l'âge de 18 ans. Aîné des trois fils de la lignée des Castelmaure — avec [[Phelipe]] de Saunhac et [[Looÿs]] de Castelnau
+
== La Perruche et le Behourd ==
 +
 
 +
 
 +
Albi, 1421. A l'heure où le roi Henri V d'Angleterre faisait couronner reine d'Angleterre la fille de Charles VI, Catherine de Valois, qu'il venait d'épouser, un cri déjà fort perçant retentissait sous le timide éclat d'un soleil d'hiver. Il s'appellerait Carles, bien que ce fût un prénom germain. Mais il en serait investi de toutes les vertus
 +
 
 +
L'enfance de Carles se déroule tantôt à Albi — où son père l'a assigné à résidence avant de mourir et où se dresse, fier, le castel de Castèlmaura — et Rodés (Rodez), où les Comtes d'Armagnac, dont Carles est cadet, tiennent cour.
 +
 
 +
Masculine, bien qu'absente de père, son éducation est des plus classiques. Très tôt, Carles est initié aux arts de la guerre, et chevauche de petites montures afin d'apprendre le combat équestre. Peu porté sur les armes à longue portée, il se trouve un goût fort peu original pour les épées, de quelque sorte qu'elle soit. Son éducation, placée sous le magistère d'un précepteur raide et acariâtre, se double de longues et interminables séances d'humanités : Ovide, Suétone, Tite-Live, Aristote, Platon, Dante, Boccace, les chroniques de France, les récits de voyage en Orient, et même les traités de géographie arabe d'Al-Idrīsī ! Des heures à déclamer l'art de la rhétorique, à réciter au souffle de la virgule près les vers italiens de la <em>Commedia</em> ! Et à chaque fois qu'il renâclait, préférant se tourner vers des jeux en bois, ou vers la compagnie plus distrayante des jeunes nobliaux de l'Albigeois, une ruade masculine ne manquait point de le rasseoir devant son pupitre.
 +
 
 +
Parfois, il fallait aller à la lice afin de se mesurer à la quintaine ou de « <em>behourder</em> », comme disait son précepteur. Il ne ressentait ni peur ni lassitude au behourd, et combattait au poing ou à la lance de bois avec la même application et la même aisance. En revanche, la quintaine ne lui inspirait guère confiance. Ce lourd mannequin de cuir qui tournait à votre approche et, si vous n'aviez guère de chance, vous projetait à terre de son bras opposé, de dos. Plus d'une fois il finit le nez dans la boue, disposée là on ne peut plus volontairement par le précepteur. Et à chaque fois qu'il maugréait, celui-ci lui répétait :
 +
 
 +
 
 +
<em>— Carles, couvre-toi d'honneurs, pas de boue ! Remonte en selle !</em>
 +
 
 +
 
 +
Alors Carles, tout embourbé qu'il était, remontait en selle, pour retomber quelques secondes plus tard, dans la grande majorité des cas.
 +
 
 +
Lorsqu'il fallait prendre couvert au castèl de Castèlmaura, Carles freinait des quatre fers. Austère, le repas se déroulait à l'écart des adultes, dont il percevait les éclats de rires et colères. Toujours, au menu, de la viande bouillie, et d'horribles herbes, les « <em>reponchon</em> » — que les apothicaires nommaient tamier ou herbe aux femmes battues —, dont on faisait bouillir les lianes et les tiges. De rares fois, des morceaux de festin poignaient sur la table. Le plus souvent, c'était lorsqu'il allait à Rodés, dans le château comtal, où personne, ni son percepteur, ni sa mère, n'étaient regardants sur le bon maintien des principes qu'ils lui inculquaient. Mais lorsqu'il se trouvait là, renfrogné devant son assiette au fumet, il fallait le reconnaître, peu ragoûtant, il ne pouvait s'empêcher de poster encore et toujours la même question :
 +
 
 +
 
 +
<em>— Pourquoi diable dois-je ingurgiter cela ?</em>
 +
 
 +
 
 +
Et, implacable, sa mère de lui répondre :
 +
 
 +
 
 +
<em>C'est dans la chère que Rome a perdu son empire.</em>

Version du 3 août 2008 à 04:44

Carles de Castèlmaura


Sa Graça Carles de Castèlmaura
dit Knightingale
Par de França, Coms de Tolosa, Duc de Nevers,
Vicoms de Chastellux, Bar de Chablis, Bar de Laignes et Senhèr de Castèlmaura


---------------------------------


Sa Grâce Charles de Castelmaure
dit Knightingale
Pair de France, Comte de Toulouse, Duc de Nevers,
Vicomte de Chastellux, Baron de Chablis, Baron de Laignes et Seigneur de Castelmaure


État civil

A compléter


La Perruche et le Behourd

Albi, 1421. A l'heure où le roi Henri V d'Angleterre faisait couronner reine d'Angleterre la fille de Charles VI, Catherine de Valois, qu'il venait d'épouser, un cri déjà fort perçant retentissait sous le timide éclat d'un soleil d'hiver. Il s'appellerait Carles, bien que ce fût un prénom germain. Mais il en serait investi de toutes les vertus

L'enfance de Carles se déroule tantôt à Albi — où son père l'a assigné à résidence avant de mourir et où se dresse, fier, le castel de Castèlmaura — et Rodés (Rodez), où les Comtes d'Armagnac, dont Carles est cadet, tiennent cour.

Masculine, bien qu'absente de père, son éducation est des plus classiques. Très tôt, Carles est initié aux arts de la guerre, et chevauche de petites montures afin d'apprendre le combat équestre. Peu porté sur les armes à longue portée, il se trouve un goût fort peu original pour les épées, de quelque sorte qu'elle soit. Son éducation, placée sous le magistère d'un précepteur raide et acariâtre, se double de longues et interminables séances d'humanités : Ovide, Suétone, Tite-Live, Aristote, Platon, Dante, Boccace, les chroniques de France, les récits de voyage en Orient, et même les traités de géographie arabe d'Al-Idrīsī ! Des heures à déclamer l'art de la rhétorique, à réciter au souffle de la virgule près les vers italiens de la Commedia ! Et à chaque fois qu'il renâclait, préférant se tourner vers des jeux en bois, ou vers la compagnie plus distrayante des jeunes nobliaux de l'Albigeois, une ruade masculine ne manquait point de le rasseoir devant son pupitre.

Parfois, il fallait aller à la lice afin de se mesurer à la quintaine ou de « behourder », comme disait son précepteur. Il ne ressentait ni peur ni lassitude au behourd, et combattait au poing ou à la lance de bois avec la même application et la même aisance. En revanche, la quintaine ne lui inspirait guère confiance. Ce lourd mannequin de cuir qui tournait à votre approche et, si vous n'aviez guère de chance, vous projetait à terre de son bras opposé, de dos. Plus d'une fois il finit le nez dans la boue, disposée là on ne peut plus volontairement par le précepteur. Et à chaque fois qu'il maugréait, celui-ci lui répétait :


— Carles, couvre-toi d'honneurs, pas de boue ! Remonte en selle !


Alors Carles, tout embourbé qu'il était, remontait en selle, pour retomber quelques secondes plus tard, dans la grande majorité des cas.

Lorsqu'il fallait prendre couvert au castèl de Castèlmaura, Carles freinait des quatre fers. Austère, le repas se déroulait à l'écart des adultes, dont il percevait les éclats de rires et colères. Toujours, au menu, de la viande bouillie, et d'horribles herbes, les « reponchon » — que les apothicaires nommaient tamier ou herbe aux femmes battues —, dont on faisait bouillir les lianes et les tiges. De rares fois, des morceaux de festin poignaient sur la table. Le plus souvent, c'était lorsqu'il allait à Rodés, dans le château comtal, où personne, ni son percepteur, ni sa mère, n'étaient regardants sur le bon maintien des principes qu'ils lui inculquaient. Mais lorsqu'il se trouvait là, renfrogné devant son assiette au fumet, il fallait le reconnaître, peu ragoûtant, il ne pouvait s'empêcher de poster encore et toujours la même question :


— Pourquoi diable dois-je ingurgiter cela ?


Et, implacable, sa mère de lui répondre :


— C'est dans la chère que Rome a perdu son empire.