Episkopos

De Wiki de l'histoire HRP des RR.



Lorsqu'Episkopos trouva la mort, j'essayai d'écrire un article pour l'AAP qui puisse synthétiser au mieux son tumultueux parcours. Mais la dépêche fut refusée car beaucoup trop longue, et je dus la raccourcir. Je vous livre donc ici mon premier travail, l'article en entier. Je l'accompagnerai ensuite de quelques événements post mortem car le nom d'Episkopos, sa dépouille, voire même son or... ont encore parfois quelqu'incidence dans certaines régions des Royaumes Renaissants.

Article AAP

Rouen (AAP) - Ce samedi 14 juillet, Episkopos, seigneur de Cormes, a rendu son dernier soupir dans la cathédrale de Rouen. Cet homme qui se faisait appeler Pater Episkopos avait pénétré dans l’édifice à cheval et en armes où il avait tenté d’assassiner Monseigneur Poltau, l’archevêque de Rouen. Il n’en était pas à sa première tentative de meurtre sur un membre de l’Eglise, ayant déjà à moitié décapité le diacre Griffes dans une taverne limousine ; le diacre avait pu survivre malgré la gravité de ses blessures, les témoins présents dans la taverne ayant réussi à chasser son agresseur. Monseigneur Poltau a été sauvé grâce à l’intervention de son Vidame, Tchaos, ainsi qu’à la venue de Dame Wellannn de Touffreville, baronne d’Harfleur, Second Bourreau de Normandie et Lieutenant général de l’Ost Normand et qui occupait jusqu’à très récemment les fonctions de grande enquêtrice et exorciste au sein de l’Antichambre des Exorcistes ; cependant, quelques jours seulement avant le combat qui eut lieu en la cathédrale de Rouen, Dame Wellannn avait été renvoyé de ladite Congrégation.


Elle poursuivait Episkopos depuis sa fuite de l’Antichambre des Exorcistes de Clermont où il s’était rendu en demandant au Maître des Exorcistes, l’archevêque Lovian de Sens, à être exorcisé des démons qui selon ses affirmations le possédaient et le poussaient à commettre des actes répréhensibles. Episkopos était en effet pourchassé par l’Inquisition comme hérétique et relaps. Cependant, avant d’être flétri par la Curie romaine, Episkopos avait déployé une grande énergie à servir l’Eglise aristotélicienne, figurant parmi les zélotes de la Foi. Tout droit arrivé de Grèce, il s’était rendu très rapidement dans le Comté du Maine pour y devenir diacre.


A partir de ce moment, il avait multiplié les charges et les actions au sein de l’Eglise aristotélicienne, faisant des discours violents contre les hérétiques et les mauvaises mœurs sa marque de fabrique ; il se distingua également par son habitude à provoquer des épreuves de force avec le Conseil Comtal Mainois. Il fut nommé Archidiacre du diocèse du Mans et chargé de son administration lorsque Monseigneur Gloth quitta le Maine et lors de la cérémonie, Episkopos fut ordonné prêtre et prit le titre d Pater Episkopos. Ce dernier continua au sein du comté une politique religieuse rigoriste, préleva un dîme volontaire et négocia avec le conseil mainois l’érection d’une officialité épiscopale.


Hors du Maine, le diacre Episkopos s’était déjà fait connaître en publiant son Petit Manuel de Juste et Saincte Intolérance dans lequelle il défendait et justifiait l’intolérance religieuse et notamment la légitimité de la croisade et la nécessité d’extirper les hérésies par le fer et par le feu. Le texte avait alors été validé par l’Ordre Franciscain dont il faisait parti depuis qu’il était diacre et reçut un accueil très partagé, mais toujours passionné. Il était rapidement entré dans la Congrégation de l’Inquisition pour devenir Frère Inquisiteur chargé de la surveillance du Comté du Maine. Il fit également partie par la suite du Chapitre de l’Ordre Franciscain après la mort de FrèreNico, mais préféra abandonner rapidement cette charge, soucieux de ne pas cumuler un trop grand nombre de charges.


Peu de temps après le départ du Maine de Monseigneur Gloth, l’archidiacre Episkopos fut confronté à la rébellion d’une partie du clergé mainois, et le tout nouveau Cardinal Camerlingue Lorgol se rendit en personne à Laval, dans le Maine, pour y tenir des Assises du Clergé afin de rétablir l'ordre. C’est après son départ que Pater Episkopos se rendit à la Cour des Miracles où l'inquisiteur Baton Noir prêchait. Accompagné de mercenaires, Episkopos y déclencha un véritable carnage, ordonnant le massacre des malandrins de la Cour des Miracles comme des simples badauds : ces évènements déclenchèrent une telle secousse dans l’opinion que Pater Episkopos fut traduit devant la justice romaine. Egalement accusé de s’être livré à la sorcellerie, il tenta de se blanchir en produisant de faux documents. Le tribunal n’étant pas dupe, Episkopos fuit Rome avant la tombée du verdict.


Retourné dans le Maine, il organisa une grande cérémonie dans la cathédrale Saint Julien du Mans, lors de laquelle il tint un discours hétérodoxe dans lequel il prônait le mariage des prêtres et conspuait les cardinaux puis commença à célébrer devant l’assistance médusée ses propres noces avec sa filleule, l’archidiaconesse Celestia ; il ne put mener le sacrement à son terme car la sœur de Celestia se précipita sur Pater Episkopos et le poignarda. S’en suivit un chaos indescriptible qui aboutit à l’emprisonnement dans les geôles mainoises d’Episkopos.


L’archidiacre réussit à s'échapper en trompant le conseil comtal et la cardinal camerlingue Lorgol l’excommunia alors et le déclara relaps, ordonnant qu’il soit conduit à bûcher. Il se fit alors bandit de grand chemin. Emprisonné en Bretagne et condamné à l’emprisonnement à vie pour avoir dépouillé un diacre, Episkopos s’échappa à nouveau et rentra discrètement dans le Maine où il resta silencieux pour entrer dans l’Ordre de la Licorne comme homme d’armes. Il fit peu après un voyage à Laval où il remit les reliques du protecteur de Mayenne, Saint Védar, (non reconnu comme saint par Rome) qu’il avait emportées à l’époque après son excommunication, et les remit là bas au Primus Averroiste, sans que personne puisse l’expliquer. Juste après cela, il se présenta aux élections municipale de la ville de Mayenne, dans le Maine, et malgré l’opposition forcenée durant la campagne du conseil comtal et de l’évêque du Mans Robert Savoie, épaulé par la Sainte Inquisition, Episkopos fut élu maire de Mayenne.


Son mandat de maire ne dura que trois jours, le Conseil Comtal ayant ordonné sa destitution et envoyé l’armée mainoise pour prendre la mairie ; Episkopos réussit à fuir le Comté du Maine après avoir complètement vidé le trésor municipal. Les autorités comtales perdirent alors sa trace et il ne fut aperçu que bien plus tard, une épée à la main, sur les remparts de la ville de Rennes avec les défenseurs bretons lors de la guerre franco-angevino-bretonne. Comme l’ost mainois, dont faisait partie sa filleule Celestia, était présent près de Rennes, Episkopos empoisonna sa filleule et échangea l’antidote au fiancé de cette dernière le Comte Zemeuhman contre un anoblissement : celui qui se faisait toujours appeler Pater Episkopos reçut alors la couronne et le blason de Seigneur de Cormes, cérémonie qui ne fut cependant pas validée par l’hérauderie royale. Il fut également recruté durant cette période comme journaliste à l’AAP où il fut notamment l’auteur d’un article sur le conseil comtal mainois qui provoqua plusieurs démissions.


Enfin, il ne fut aperçut ensuite que dans la taverne dans laquelle il blessa le diacre Griffes, et c’est dans la cathédrale de Rouen qu’il fit usage pour la dernière fois d’une arme, en ce samedi 14 juillet. D’après le témoignage des personnes présentes dans la cathédrale à ce moment, le combat s’est déroulé dans le chœur de la cathédrale, le lieu le plus sacré du sanctuaire ; ayant réussi à blesser la baronne Wellannn d’Harfleur d’un coup de chandelier sur le crâne, l’intervention du Vidame Tchaos contraignit alors Episkopos à reculer et, dans un geste désespéré, l’excommunié a dégainé un poignard empoisonné pour se jeter sur la militaire blessée au sol et, bien qu’ayant russi à blesser celle-ci, il s’est de ce fait empalé sur la dague de la baronne qui, dans un dernier sursaut d’énergie, a éventre le Pater Episkopos avant de sombrer dans l’inconscience.


Après avoir tenté de se relever, l’archidiacre déchu n’a pas réussi a contenir l’échappée de ses entrailles hors de son corps mais réussit à maudire ses adversaires et leurs proches avant de s’étrangler dans un flot de sang jaillissant de sa bouche et de rendre son dernier soupir.


Peut être encore agonisant, c’est une ancienne diaconesse de Mayenne qui avait officié à l’époque sous les ordres de l’archidiacre Episkopos, Ectogamat de Montbazon-Navailles d’Undomiel qui, présente sur les lieux, a porté le coup fatal à l’excommunié et perçant son corps à la pointe de son sabre. C’est à cet instant que l’archevêque de Rouen, Monseigneur Poltau a repris les choses en main et ordonné l’évacuation des blessés et du corps afin de pouvoir nettoyer le sanctuaire de tout le sang qui y avait été versé.

Les médecins ont pu sauvé Dame Wellannn du poison qui, refuqant d’écouter leurs conseils, s’est alors levée après avoir fait prélever la tête d’Episkopos sur le corps éventré pour la porter malgré son renvoie de l’Antichambre à Clermont, au siège de la Congrégation des Exorcistes, où elle a put remettre son trophée au Frère Exorciste Arilan de Louvois, religieux qui avait été directement confronté au Pater Episkopos excommunié lorsque celui-ci était revenu pour la dernière fois dans le Maine. La Curie n’a pas encore commenté l’événement, mais nul doute que l’Eglise aristotélicienne se félicitera de la mort de cet homme sur lequel l’Inquisition n’avait pas réussi à mettre la main après de nombreux mois de traque.

Odoacre, pour l’AAP.




Quelques précisions s'imposent ensuite.

Si Episkopos fut un zélote de la Vraie Foi, cela ne l'empêcha pas de s'enrichir grâce à sa position au sin de l'Eglise, notamment en détournant l'intégralité des sommes que les fidèles lui versaient dans le cadre de la dîme volontaire. Il n'hésita pas non plus à monnayer parfois les sacrements qu'il pouvait administrer. le comte brigand Zemeuhman obtint l'absolution de son passé de brigand contre un don de 100 écus à l'Eglise, en fait au Père Episkopos, et cela permit audit Zemeuhman de se présenter aux élections municipales, puis comtales, et de faire une brillante carrière politique dans le Maine.

Célestia, qui le fit poignarder était certes fiancée et diaconesse mais également la maîtresse du Père Episkopos. Ce ne fut pas sa seulement conquête : Ectogamat de Montbazon Navaille et lui eurent une relation secrète et tumultueuse qui donna naissance à un fils : Nemesis. Celui-ci ne connut jamais son père, et ce dernier ne connut jamais son existence.

Les campagnes virulentes et régulières des Compagnons Hérétiques contre l'inquisiteur Episkopos étaient pour grande partie volontairement instrumentalisées par Episkopos lui même : déguisé en vieil alchimiste, il avait pu s'introduire au sein de l'ordre hérétique et les renseignait sur les faits et gestes d'Episkopos : son objectif était toujours de faire parler de lui et de déclencher des polémiques contre des hérétiques, uniquement pour augmenter son prestige ou sa réputation à Rome. Il fut cependant démasqué et ne dut la vie sauve qu'à son alliance avec les Compagnons hérétiques finalement qu'il finit par protéger : lorsqu'il fut excommunié, Episkopos se réfugia dans un premier chez eux.

Le pillage de Mayenne mérite également quelques précisions.

Il fut d'environs 19000 écus, mais Episkopos en dépensa une partie pour sa sauvegarde. Tout d'abord il rémunéra grassement en donnant entre 1000 à 2000 écus aux deux maréchaux qui l'escortèrent jusqu'à la frontière bretonne : l'un d'eux, Balthazaar, est devenu un notable mainois reconnu, et cette rétribution ne fut jamais connu que d'eux seuls.

Episkopos s'était réfugié en Bretagne où il était condamné à mort : le primat breton d'alors, le cardinal Anguillerusee avait accepté de le laisser entrer pour peu que son trésor bénéficie un peu à la Bretagne. Et Episkopos livra alors une grande partie des 16000 écus restant au Grand Duché de Bretagne, et vendit beaucoup de viande au prix minimum à l'armée bretonne lors du siège de Rennes par les Mainois. En échange, le Grand Duc Gomoz de Penthièvre promit à Episkopos de lui verser une pension de 5000 écus lorsque la guerre serait terminée.


Evenements Post-mortem :

Avant sa mort, Episkopos écrivit un testament, dans lequel il livrait sa fortune à un certain Odoacre de Corinthe. Ce dernier était son Père spirituel, et il vint dans les royaumes peu après la mort d'Episkopos. Il avait été précédé par l'arrivée de Daimones, le frère d'Episkopos, un dangereux psychopathe drogué à moitié fou, ainsi que par la venue de Shadahar, le vrai alchimiste en qui Episkopos s'était déguisé pour infiltrer les Compagnons hérétiques. Un autre Grec venait également, le gros marchand Theotokopoulos, serviteur malgré lui d'Odoacre.

Ce dernier arriva en France et fit valoir ses droit auprès de la banque Penthièvre et le Grand Duc Gomoz lui versa comme promis les 5000 écus restant du pillage de Mayenne.

Ledit Odoacre, bien inséré dans les institutions romaines, se servit de sa charge de Théologue pour faire reconnaître par l'Eglise l'écrit d'Episkopos, en en changeant le titre par "Traité d'Hérésiologie Pratique" et en le signant de sa main.

Parallèlement à cela il entama un quête pour retrouver le corps d'Episkopos.

Odoacre pénétra dans la crypte de la congrégation des Exorcistes où reposait le crâne d'Episkopos, grâce à la complicité d'Arilan, et déroba le crâne de l'inquisiteur apostat sans qu'Arilan de Louvois s'en rende compte.

Actuellement, Daimones, le frère d'Episkopos, cherche Poltau à Bayeux pour essayer de lui faire dire où se trouvait le reste du corps d'Episkopos.

Leurs projets consistent probablement à rassembler le corps pour en faciliter la résurrection, se basant pour cela sur la passage de l'Eclipse dans le Livre des Vertus.