Hurricane

Voici venir, de la part du Seigneur, un homme fort et puissant, Comme un orage de grêle, un ouragan destructeur, Comme une tempête qui précipite des torrents d'eaux : Il la fait tomber en terre avec violence. ( Esaïe, 28-2 )

Je suis né il y a 22 ans près de Cork, dans le lointain royaume d'Irlande. D'origine modeste, j'ai passé mon enfance à écouter le vieux conteur Druide qui m'a élevé narrer les grandes batailles et les héros de jadis, les mythes païens comme les histoires chrétiennes. C'est très tôt que je me suis tourné vers la pratique de ce que les chrétiens de ce pays appellent sorcellerie, du Druidisme à l'Art Monothéiste, en passant par certaines formes disons plus "controversées" du Grand Œuvre.

Par mes prises de position métaphysiques, j'ai donc vocation à être un homme de l'ombre, dans un monde réglé par la sainte Inquisition et son imbécile envie d'éradiquer ce qui ne lui ressemble pas, alors que ce sont précisément ces Sciences qui pourraient lui apporter le pouvoir dont elle manque encore.

Mais, fidèle à mon éducation inspirée du druidisme, je suis également un homme de l'ombre en ce qui concerne le Grand Jeu. Le rôle que je préfère est celui de conseiller, et dans mon royaume natal, il fût un temps où, malgré mon jeune âge, mes services étaient appréciés à leur juste valeur dans ce domaine. Autant l'Eglise moderne constitue un contre-pouvoir par rapport à celui des seigneurs de cette terre, autant le Druide marche-t-il dans les pas de son souverain, lui apportant sa science et son Pouvoir sur le monde des Elements.

J'eus seulement le tort, il y a un an de cela, d'entrer au service d'un seigneur nommé Lord Finnley ; il avait une fille belle comme cette Lune que je salue et contemple chaque soir. Je ne pus malheureusement résister à l'attrait de Lady Finnley, et usais de mes tours les plus bas pour la faire mienne. Celui qui entre dans le Grand Jeu ne doit-il point s'attendre à ce que ses ennemis boivent ses passions voilées comme s'il s'agissait du meilleur miel ? Ce qui devait arriver par conséquent arriva. Je fus découvert par traitrise en compagnie de la donzelle, et mon seigneur, furieux, me condamna à l'exil. Je fus déposé pieds et points liés au fond d'un esquif sans voile, et on laissa le courant m'emporter au large des côtes de ma Terre maternelle. Je dus user de tout mon Talent pour me sortir de ce mauvais pas, mais n'avais-je pas hérité, six ans plus tôt, du surnom d'Ouragan lors de mon initiation au Grand Secret, pour le contrôle que j'exerçais sur les quatre Vents de ce monde ?

Que le Dagda maudisse Lord Finnley, celui qui laissa la pierre de Fàl aussi muette que Zacharie devant son peuple ! J'ai accosté, épuisé, sur les côtes du Royaume de France. Réussissant à me délivrer, je parcourus les routes, sans but, vivant du fruit de la nature et pimentant ma vie au hasard des rencontres pendant un certain temps. Mais il est l'heure pour moi maintenant de reprendre mon œuvre là où je l'avais laissée et de m'intégrer à la joyeuse population de ce royaume de France. J'ai par conséquent décidé, il y a peu, de poser mon baluchon dans la douce et belle ville de Clermont. Vous connaitrez bien vite mes intentions...

Je suis depuis peu fiancé à Kahlan, la plus douce des compagnes, la plus fière des femmes, la plus belle des amantes...Je suis un homme heureux !!

Je m'engage désormais au côtés de mon Duc, caedes de Champagne, pour mettre fin au règne de l'usurpateur. L'idée d'avoir enfin un Roy digne de ce nom, et pas un ivrogne impotent, vaut le risque que nous courrons tous. Alea jacta est, avait dit César, Alea jacta est, répéta Caedes en lançant cette fronde. Puisse le monde se rappeller de nous comme de Justiciers traversant le Rubicon.

Ylalang, ma sœur. J'ai retrouvé sa trace, et aujourd'hui nous sommes très liés...

Kahlan est enceinte !! Quelle heureuse nouvelle ! Même si elle pense qu'elle ne sera pas à la hauteur, je sais qu'elle sera la meilleure des mères que ce monde ait porté. Et je l'assisterai toujours... Notre fils est né le 5 juin 1454, et se prénomme Taliesin. Je crois que je l'aime autant que j'aime sa mère...