Histoire du duché de Bourbonnais-Auvergne
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Généralités
Le duché du Bourbonnais-Auvergne est situé entre le duché de Bourgogne, le duché du Berry, le duché du Lyonnais-Dauphiné, le comté du Languedoc et le comté du Limousin. Il comprend les villes d'Aurillac, de Bourbon, Montbrisson, Montluçon, Montpensier, Moulins, Murat, Polignac, Thiers et de Clermont (Duché B-A), la capitale.
Son blason est écartelé de Bourbonnais et d'Auvergne, celui du Bourbonnais étant d'azur semé de fleurs de lys d'or au bâton de gueules brochant sur le tout et celui d'Auvergne d'or au gonfanon de gueules frangé de sinople.
Sa devise est : In varietate concordia / Unis dans la diversité
Voyage
Un voyage en Bourbonnais-Auvergne
Pour le voyageur qui pénètre dans le notre beau duché, le premier trait remarquable qui suscite son admiration est une série croissante de dômes arrondis, souvent couverts de denses sapinières ou de landes à bruyères, marqués en de rares endroits de cicatrices ouvertes comme des plaies ocres et rouges. La Chaîne des Puys, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, culmine bien plus au sud que le premier et le plus septentrional d'entre eux. Elle trouve son apogée au Puy de Dôme, à l'Ouest de la capitale ducale Clermont [NDLR : je rappelle pour éviter les bourdes IRL que Clermont était une cité épiscopale. La cité comtale était sa voisine Montferrand. Riom, un peu au nord, était la capitale administrative, cité marchande et bourgeoise qui hébergeait le Tribunal et sa magistrature]. En aucun autre endroit du Royaume n'existent de semblable montagnes, rondes comme le sein parfait d'une déesse antique, mamelles de la Terre-Mère offertes à la caresse des cieux. On dit qu'un temple païen fut dressé jadis au sommet de ce tertre magnifique. Pourtant, nulle trace n'en demeure aujourd'hui. Et si les sages s'interrogent depuis longtemps sur les raisons de ces formes remarquables, seul le Dieu créateur de toutes choses saura jamais lever le mystère de Son Oeuvre, lequel demeure entier en l'occurrence. A partir de Clermont, la chaîne des Puys s'incline vers l'Ouest puis se dissipe. Plus loin, les massifs granitiques du Sancy dressent leurs masses noires sur l'horizon.
Clermont se trouve dans la plaine dite de la Limagne, qui suit le cours de l'Allier selon un axe Nord-Sud. Clermont marque l'ouest de cette plaine et se blottit contre les premiers contreforts des hauts plateaux que domine le Puy de Dôme. La cathédrale noire, coeur de la ville, fut édifiée au VIIIème siècle sur une butte. Elle domine la ville et sa voisine Montferrand comme le grand Puy lui-même domine les environs. La Limagne est une vieille terre à blé et autres cultures vivrières, par opposition aux massifs montagneux de part et d'autre, qui abritent surtout pâturages, élevages et bûcheronnage. On y trouve également de nombreuses mines qui font travailler le duché. A l'ouest de la Limagne, les Combrailles forment un plateau pierreux et valonné vers le nord de Clermont. Au sud, vers Issoire et plus bas, c'est le Pays Coupé, fait de plateaux ravinés, aux chemins difficiles. Plus bas encore, Murat offre au voyageur ses auberges accueillantes et ses monts ensoleillés. Thiers, dont les ateliers de coutellerie commencent à acquerir une belle renommée bien au delà des frontières de notre Duché, marque l'est de la Limagne. A l'est de Thiers se déploye la chaîne de moyennes montagnes du Forez et, plus au Sud, du Livradois. Montbrison est en Forez, dans une zone ou le climat redevient un peu clément. Les hauts du Forez sont réputés pour leurs hivers impitoyables, et bien rares sont les villages qui s'accrochent à ces hautes terres difficiles. Polignac, dans le Bas-Livradois, tient avec la ville de Aurillac la frontière sud de notre Duché. Au nord, Bourbon, Montpensier, Moulins dressent leurs fiers clochers sur des terres valonnées aux vergers accueillants.
Voyageur qui entres en Bourbonnais-Auvergne, regarde notre pays avec amour et respect. La terre y est aussi belle que rude. Ses habitants sont à l'image de la terre qui les a faits (en nettement plus bordéliques toutefois...)
Histoire (sources : Histoire ducale d'Agagamemnon)
Ahauber et la naissance du Bourbonnais-Auvergne
Au mois d'avril 1453, le Duché du Bourbonnais-Auvergne est créé par édit royal et les trois villes de Bourbon, Moulins et Montpensier sont mises en peuplement autour de Clermont, capitale du duché. La ville de Thiers fut ouverte au mois de juin. Suivirent les autres cités connues aujourd'hui : Montluçon en Combrailles, Montbrison en Forez, Aurillac en Cantal et Murat sur l'Alagnon et Polignac en Velay.
Un conseil probatoire (non élu) fut mis en place pour gérer le nouveau duché. Nakuneuil et Ahauber entamèrent la compétition pour l'obtention du titre. Ahauber l'emporta et devint le premier duc de l'histoire du Bourbonnais-Auvergne. Nakuneuil reçut le poste de Connétable.
Mephistophele et la guerre manquée
Les premières élections des conseillers ducaux se tinrent le lundi veille des nones de juin de l'an de Pâques 1453 (4 juin) et virent l'accession de Mephistophele au siège envié de Duc du Bourbonnais-Auvergne.
D'un point de vue politique, son mandat fut marqué par la tentative que fit le duc pour entraîner son duché dans une guerre avec le duché voisin du Limousin et de La Marche. Mettant à profit une période de vacances pendant laquelle de nombreux conseillers étaient absents, le duc Mephistophele manipula les votes du conseil pour déclencher son offensive militaire. Les témoins de l'époque évoquent une habile forgerie montée de toutes pièces par le duc. Une fausse lettre fut expédiée pour signaler que, selon certains renseignements fournis par le réseau des Amazones de Dame Alivianne, le duc du Limousin et de la Marche et ses principaux conseillers étaient membres de deux organisations secrètes de fort vilaine réputation : la Pieuvre Noire et les Dragons Rouges. Dame Alivianne fut à la même époque nommée connétable. Son inexpérience dans les affaires publiques en faisait, selon le duc Mephistophele, une cible malléable. Certains conseillers, inquiets des menées du Duc, avaient bien tenté de le renverser quelque temps auparavant, mais la révolte échoua faute d'avoir su obtenir le soutien du Roy.
Ordre fut donc donné aux troupes de se lancer à l'assaut du duché voisin. Les soldats du Bourbonnais-Auvergne pénétrèrent ainsi sur les terres du Limousin. Cependant, trois des conseillers en place voulurent s'opposer à la guerre qui menaçait et entreprirent des démarches diplomatiques en direction du Duc du Limousin pour lui expliquer la supercherie. La guerre fut ainsi évitée de justesse. Le Duc Méphitophele fût aussitôt arrêté, jugé puis condamné pour haute trahison. Heraklius, qui occupait alors le poste de Procureur, obtint sa condamnation à mort du juge Dame Zeroukay.
Le mandat de Mephistophele connut également une intense activité de réformes de la législation. En effet, le Codex initial du Bourbonnais-Auvergne était une simple reprise d'un codex standard commun à l'ensemble des duchés. Latiteplume et Boris11 entreprirent une remise à plat des textes de loi. D'après des témoins de l'époque proches du duc, ces réformes tendaient essentiellement à la concentration des pouvoirs entre les mains de quelques hauts responsables et à la restauration d'une autorité ducale forte. Mephistophele et son entourage auraient ainsi tenté de lutter contre une dispersion des centres de décision et une tendance croissante des fonctionnaires à se défaire de leurs responsabilités au profit d'une libre expression anarchique et démagogique de leurs administrés.
Il convient de noter que par une ironie de l'Histoire, ironie dont les Anciens nous ont enseigné qu'elle n'était point avare, c'est en vertu même de ces lois autoritaires que le duc Mephistophele fut condamné à mort au terme de son procès pour trahison. Il est permis de voir dans cette affaire une illustration de ce que le grand théologien Carolus-Emilianius-Maximilien Weber de Erfurt nomma, dans son traité De sapientium politicaque, le "paradoxe des conséquences".
Don Vasco, la régence Marlaeauvergne et la colère de Caedes
Le siège de duc du Bourbonnais-Auvergne fut par la suite occupé par Don Vasco, élu le 3 août 1453. Or, l'été 1453 demeure dans les mémoires comme une date funeste : une peste se déclara dans notre beau duché à la faveur des mois chaud. Elle y causa moult deuils et ravages, emportant dans la tombe nombre de citoyens, toutes classes sociales confondues. Le Duc Don Vasco fut touché par le fléau. S'il dût à sa robuste constitution de compter parmi les rares personnes à avoir survécu à la maladie, l'état de faiblesse dans lequel il se trouva après sa rémission le soulagea du devoir de mener son mandat à terme. A compter du mois de septembre 1453, la régence fut donc assurée par Marlaeauvergne, un homme de religion proche du duc. C'est à cette époque, en guise de remerciements pour avoir évité une guerre inutile avec le Limousin et de la Marche, que furent annoblis ces deux figures du Bourbonnais-Auvergne, ainsi que la future duchesse Dame Alivianne.
D'un point de vue législatif, les principales réformes furent organisées par le juge Heraklius, lequel s'était déjà distingué comme conseiller en réorganisant efficacement la filières des mines du duché. Heraklius entreprit en particulier de mettre en oeuvre une collaboration judiciaire inter-ducale pour résoudre le problème des extraditions.
La vie quotidienne du duché était cependant traversée de convulsions épisodiques. Ainsi, Dame Alivianne organisa-t-elle une révolte dans son village de Montpensier afin de destituer le maire en place, à qui l'on reprochait une gestion désastreuse. Les principaux conjurés étaient Ariadne, future duchesse par alliance, Cendres de Lady et Carmody. Cette action permit à Allivianne de s'emparer de la mairie. Après avoir rétabli la situation budgétaire, elle laissa sa place à Lafouine pour monter à Clermont affronter la Cour de Justice sous le chef d'inculpation de révolte. Alivianne obtint la clémence des juges et fut condamnée à l'écu symbolique.
La régence de Marlaeauvergne fut assombrie par un incident diplomatique d'importance avec le duché de Champagne. L'affaire se comprend mieux si on la replace dans le contexte de crise économique latente qui sévissait à l'époque. La désorganisation chronique des filères de production conduisait de temps à autre à une pénurie de matières premières, parmi lesquelles le fer était de première importance. A l'époque donc, l'Artois connaissant de graves difficultés faute de disposer de ce minerai en quantités suffisantes. Alivianne intervint alors auprès d'Heraklius, Conseiller aux Mines pour le duché et chargé à ce titre de négocier la vente au Duc de Champagne d'une partie des stocks de fer du Bourbonais-Auvergne. Les négociations avec la Champagne furent suspendues et priorité fût donnée à une vente de fer à l'Artois, alors en fort bon termes avec notre duché. Il convient de rappeler que la Champagne et l'Artois entretiennent des relations difficiles pour des raisons historiques. Cette décision du Bourbonnais-Auvergne provoqua la fureur de Caedes, duc de Champagne. L'incident diplomatique n'eût heureusement pas de fâcheuses conséquences, même s'il influa par la suite sur l'attitude des dirigeants du Bourbonnais-Auvergne lors de l'affaire de La Fronde.
Alivianne et la taupe démasquée
Le 2 octobre 1453, Alivianne fut élue et pris la succession du régent, dont elle était une proche amie. La duchesse Alivianne avait manifesté un attachement précoce pour la chose publique. Fondatrice du groupe des Amazones, dont elle reste à ce jour Reine incontestée, maire de Montpensier chargée de remettre d'aplomb les finances d'un village en faillite, elle accédait ainsi au siège ducal avec une certaine expérience de la gestion et de la politique.
La principale affaire de son mandat fut l'affaire Danton. A cette époque en effet, l'organisation des Dragons Rouges avait été infiltrée un agent au service du duché, du nom de Danton. L'organisation mafieuse des Dragons Rouges avait en effet mené une opération de détournement de fonds au détriment de la mairie de Montluçon, ce qui avait attiré sur elle l'attention des responsables du Bourbonnais-Auvergne. L'un des témoins raconte dans ses mémoires :
Suite à cette affaire, les responsables du duché décidèrent d'infiltrer l'organisation afin de la mettre à genoux. L'opération réussit assez bien. D'après les documents confidentiels que nous avons pu consulter, l'agent DantOn était arrivé à obtenir des informations assez précises sur les têtes du réseau et celui-ci avait été durablement affaibli. Malheureusement, l'ancien duc Ahauber dénonça publiquement l'agent infiltré au cours d'un débat politique orageux avec la duchesse Alivianne et le Conseil ducal. L'espion fut retiré du réseau en catastrophe et parvint à sauver sa vie. Il sera annobli par la suite pour services rendus au duché. Dans le courant du moins de novembre 1453, Ahauber fit mis en accusation, jugé et condamné pour trahison. Le procès sembla néanmoins prouver que l'acte de l'ancien Duc était à interpréter comme une maladresse plutôt que comme une malveillance. La peine de mort lui fut donc épargnée. Ahauber interjeta appel en janvier 1454 auprès la Cour d'Appel du Royaume dans l'espoir d'alléger encore sa sentence. L'appel fut rejeté par Madame le juge Tsarine, ce qui mit un terme à l'affaire.
Blue130, un duc renversé
A l'échéance de son mandat, Dame Alivianne décide de ne pas briguer un nouveau siège. Heraklius, élevé entretemps au rang de Vicomte de Montboissier, tente de prendre la relève mais est battu par le duc Blue130 avec 0.6% de voix de retard, au terme d'une campagne qui restera célèbre pour la virulence des échanges entre les candidats. Blue130 entamait cependant son mandat dans des conditions difficiles : élu avec 29.6% des voix, talonné de près par ses adversaires dont les listes recueillaient respectivement 29 et 28.4% des suffrages, Blue130 nedisposait que du tiers des voix au Conseil Ducal. La suite des événements démontra amplement l'instabilité de cette configuration.
Le mandat du duc Blue130 fut en effet caractérisé par sa brièveté relative. Il fut le premier duc du Bourbon-Auvergne renversé par une révolte populaire. Les tensions politiques de son début de mandat dégénérèrent assez rapidement en jacquerie. Il est permis de penser que les adversaires politiques du Duc exploitèrent les faiblesses de sa gestion et son incapacité à remplir les promesses sur lesquelles il s'était fait élire. Le mouvement pris de l'ampleur et, en décembre 1453, Trollfarceur conduisait devant le chateau ducal une population en furie qui prit aussitôt les grilles d'assaut. La colère des émeutiers était telle que le duché ne passa pas bien loin, ce jour là, d'une authentique hécatombe. Par chance ou par hasard, nos sources ne nous permettent pas d'en juger, la Dame Zeroukay, en charge du poste de Connétable, avait retiré les troupes la veille même de l'émeute. Les violences furent donc limitées aux quelques miliciens encore en poste dans le chateau. Le duc Blue, acculé dans son bureau par les émeutiers, mit fin à ses jours et par là-même à son mandat.
Il faut noter cependant que ces événements tragiques eurent lieu dans un contexte politique particulièrement tendu. L'histoire du Duc Blue est plus complexe qu'il n'y paraît. Celui qui fut présenté par ses adversaires et vainqueurs comme un démagogue sans scrupules s'était fait auparavant connaître comme maire de Montpensier, ville qui n'eut pas à se plaindre de sa gestion. Mais ceci est un autre histoire...
Trollfarceur, un duc renversant
Trollfarceur, bien qu'ayant conduit la révolte, sût obtenir le soutien du Roi Levan III pour cette opération, ce qui lui épargna d'avoir à affronter la justice par la suite. Grâce à cette immunité, il put briguer le mandat ducal lors des élections du 6 janvier 1454 qui mirent officiellement fin aux troubles. Une fois encore, la répartition des sièges à la proportionnelle engendra une configuration lourde de possibilités de conflit : Odin, qui menait la liste de La Fondation, était en tête avec 37.9% des voix tandis que son adversaire principal, Trollfarceur, le suivait de très près avec 37.7% des voix pour sa liste de l'ABA. Les négociations post-électorales permirent à Trollfarceur de s'emparer du mandat, bien qu'il eut obtenu légèrement moins de voix que son concurrent.
L'épisode le plus célèbre qui nous ait été rapporté à propos du duc Trollfarceur est la tragique affaire de la mort de MorganRed. Il s'agit là d'une bien sombre histoire d'amour, d'honneur et de rivalités comme les Cours en ont souvent le secret. Le seul fait vraiment avéré est que le duc Trollfarceur entreprit un jour de courtiser Dame Orchi, future baronne de Tournoël et épouse légitime de MorganRed, citoyen de la ville de Bourbon.
MorganRed était un personnage en vue du Bourbonnais. Il s'était rendu célèbre par son action municipale dans la ville de Bourbon. Mais il avait aussi été mêlé à un obscur épisode de la Fronde. Selon certains documents, il aurait été, lors de ces événements, recruté comme membre d'une organisation oeuvrant pour le compte de Caedes, duc de Champagne et chef de file de la rébellion contre le roi Levan III. Convaincu de duplicité, Morganred connût pendant quelque temps les geôles de Clermont. Dame Orchi, alors maire de la ville de Bourbon, demanda une audience au Duc et obtint la liberté pour son époux.
MorganRed entra par la suite au Conseil Ducal en tant que chambellan. Le premier incident avec le duc Trollfarceur eut lieu en mars 1454 à l'occasion d'une fête mondaine réunissant la noblesse et la notabilité du Bourbonnais-Auvergne et du Limousin et de la Marche, duché voisin et allié. Soucieux de venger l'affront public que lui faisait le duc, MorganRed le défia en duel. L'intervention de plusieurs témoins permit d'éviter une effusion de sang. A cette même époque, Morganred apprit de la bouche de l'un de ses proches que son épouse, Dame Orchi, était en vérité sa demi-soeur. Les preuves étaient irréfutables. Accablé par cette affreuse révélation, MorganRed mit fin à ses jours. Dame Orchi, qui deviendra plus tard Baronne de Tournoël sur proposition de la duchesse Zeroukay, se retira alors de la vie publique et entreprit un voyage, certains disent une pénitence, en direction de l'Abbaye du Mont Saint-Michel. Elles aurait depuis rejoint sa ville de Bourbon, où elle mène une existence effacée.